Mon père, ce héros

Il y a quelques mois, Papa Titi s'est inscrit pour participer à une course délirante, consistant à courir 12km en franchissant des obstacles: bottes de paille, mare de boue, pont de singe, barbelés, tunnel, etc. Il était accompagné de 4 autres gaillards aussi barge que lui.

Pour préparer sa course, il n'a rien fait; hormis raccourcir (si cela était encore possible) son temps de sommeil, boire du café et manger n'importe comment. De son côté, Jérémie a monté les 6 étages de l'immeuble tous les jours à pieds, fait beaucoup de vélo et de trottinette, et s'est longuement entraîné à traverser la grille en cordages du square.

Je rappelle que c'est Thierry qui participait.

Qu'importe, Jérémie croyait dur comme fer que son papa allait gagner. Même si le but, c'était déjà de finir vivant...

Le jour J, Jérémie s'est réveillé aux aurores, pendant que son papa tentait laborieusement de se lever. Il était aux taquets, excité comme une puce, n'a pas pu manger la moindre biscotte, et a enfilé son t-shirt de supporter en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. On ne risquait pas de rater le départ!!

"ALLEZ PAPA! TU PEUX Y ARRIVER!"

Heureuseusement, car ça valait le détour. 2500 adultes déguisés, vociférant et faisant la hola, Jérémie n'en a pas cru ses yeux. Dire que ce sont les mêmes qui lui demandent parfois de se calmer...

Jérémie a encouragé son papa, l'a suivi en partie à vélo, l'a attendu plein d'espoir, et l'a accompagné sur les derniers mètres, pas peu fier. Surtout que son rêve s'est réalisé: son papa a reçu une médaille et la lui a donné...

Le plus injuste de l'affaire, c'est que Thierry a fini dans un timing tout à fait honorable, à peine essouflé, et qu'il n'a pas eu de courbatures. Moi je dis, on n'est pas tous égaux.