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Ce que je sais de toi

16 Janvier 2015, 09:03am

Publié par Elisabeth

J'ai l’impression de te connaître par cœur et pourtant tu peux me surprendre à chaque instant.

Je sais ton odeur, surtout dans le creux du cou, et j'aimerai avoir un flacon spécial pour réussir à l'emprisonner.

Je sais ta passion pour les vêtements de couleurs flashys, et ta tristesse que le rose et les paillettes soient connotés "fille" dans notre culture française.

Je sais que je ne sais jamais ce que tu aimes manger ou pas, tes goûts varient d'une minute à l'autre. Je sais quand même que tu restes un inconditionnel du concombre, des olives et des carottes râpées. Je sais qu'en général tu aimes les aliments les plus simples, mais tu es un aventurier du goût et on voyage partout dans le monde avec nos assiettes.

Je sais ton impatience à ouvrir la boîte aux lettres, ton espoir d'y trouver un courrier rien que pour toi.

Je sais que tu adores les câlins. Mais en fait adorer est bien en deçà de la réalité. Je crois que s'il existait un moyen de te miniaturiser, tu filerais illico te réinstaller dans l'écharpe de portage. Blotti, collé, serré. Bébé glue tu étais, bambin koala tu es devenu, enfant câlin tu es.

Je sais ta sensibilité, tes émotions démesurées, tes réactions qui me semblent parfois disproportionnées, tes chagrins, tes angoisses. Je sais, et souvent je ne sais pas, les signaux pour les décoder. Tu es parfois un livre ouvert, parfois une enquête à mener. Tu es un défi à relever.

​Je sais ton moulin à paroles, tes blagounettes, ton vocabulaire fleuri, tes commentaires sur tout, et les confidences le soir quand la nuit tombe.

Je sais ta soif de vivre, ton enthousiasme, ton appétit pour apprendre, comprendre, analyser, tes râleries pour ne pas partir puis ton plaisir à faire finalement tout ce que je te propose. Je sais ta capacité à profiter des choses simples, et j'espère savoir la cultiver.

Je sais ton plaisir à fabriquer des potions dans le bain.

Je sais ton immense besoin d'affection, ce réservoir qui semble ne jamais être rempli, ton besoin d'être cocooné, rassuré sans cesse sur que l'amour que je te porte. Je sais ton besoin de présence, ta peur de rester seul, qui t'amène à me suivre comme mon ombre, transportant tes jeux d'une pièce à l'autre, celle qui te guide pour me rejoindre la nuit, titubant comme un zombie.

Je sais tes petites habitudes, tes rituels, tes manies, tes objets fétiches, tes collections de bâtons, cailloux et papiers de papillotes.

Je sais que tu lis tout ce qui te tombes sous la main, quand ton regard se fige, que tes lèvres s'entrouvent et  que déjà tu n'es plus là, emporté par le plaisir des mots. Je sais ton impatience à savoir écrire, et ta rage à t'entraîner, encore et encore, comme tu l'avais fait pour apprendre à marcher ou à lire.

Je sais ta façon de chanter à tue-tête quand tu es heureux, tes pas de danse et  tes goûts musicaux plus qu'éclectiques. 

Je sais tes projets d'avenir, tes hésitations entre chanteur ou acrobate, et pourquoi pas chanteur-acrobate.

Je sais tes antennes, celles que tu déploies et qui te permettent en un seul regard de savoir comment je vais. Je sais que parfois tu cherches à me protéger alors que je voudrais tant que les rôles ne s'inversent pas.

Je sais comment tu aimes t'installer pour dormir, avec ton stock de doudous et une couette-grotte, comment tu aimes t'emmitoufler dans le plaid du canapé, pour ensuite le jeter parce que tu as trop chaud.

Je sais ton besoin de mouvement, ton besoin perpétuel. Tu ne marches pas, tu cours ou tu sautilles. Je sais ta tête en bas, tes pieds en l'air, tes bras qui virevoltent, la façon dont tu te tortilles, ton corps qui bouge sans cesse, et tes larmes de ne pas toujours réussir à le contrôler. Même la nuit tu gigotes, tu fais des tours de cadran dans le lit, je t'appelle l'horloge et ça te fait hurler de rire. 

Et malgré cette agitation quasi permanente, je sais aussi ce moment où ton énergie se canalyse, où tout ton corps se concentre, ta petite moue appliquée, tes gestes précautionneux, ton envie de bien faire.

Je sais si peu de choses en fait.

Sur une idée de Marie, du blog des Mamans testent.

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